Retour aux sources avec les fermes-brasseries
Arrière-petite -fille de fromager et de paysan jurassiens, la ferme est dans mon ADN.
J’aime ce retour à la terre, aux bières qui font sens avec leurs territoires.
Un modèle de production historique des brasseries qui s’appelaient avant l’industrialisation des « brasseries agricoles ».
Les paysans brassaient l’hiver et travaillaient aux champs l’été. Suivant le cycle de la nature, il y avait le cycle de l’orge, printemps et été et le cycle de la bière, automne et hiver.
Aujourd’hui les fermes-brasseries se développent. J'en profite pour vous emmener sur les routes de quelques fermes-brasseries.
En Flandre
On entre chez la famille Janssens par une petite porte qui s’ouvre sur une ferme carrée, avec une grande bâtisse principale en briques rouges. On est chez la famille Janssens. Ici, les vaches de l’étable, les chevaux de trait côtoient la malterie et la brasserie. Et le coolship est dans le pré. Oui !
André Janssens, le père et ses deux fils- le fils aîné Dries s’occupe de la partie agricole, le plus jeune, Jef, est le brasseur- brassent ici des bières à partir d’orge et de houblon cultivés maison. Ils traitent également tous les produits de l’orge, les tourteaux de colza et la drêche dans l’alimentation des animaux de la ferme.
Une démarche 100 % écologique, une véritable ferme-brasserie, la seule officiellement d’ailleurs en Belgique, pour des bières que l’on aime qualifier tout naturellement de bières de ferme. Je reviens toujours à la Brasserie Hof Ten Dormaal dans le village de Tildonk, au nord de Louvain ( Leuven ).
En France
Je m’arrête à la Ferme-Brasserie La Soyeuse dans les Monts du Lyonnais.
Chez Bertrand Burcklé, l’histoire commence en 2004... Alsacien pur jus, natif du Sundgau, il décide de quitter les rails de l’industrie, se frotte à plusieurs métiers, et un jour où il aide à faire les foins en juin 2020, il rencontre Pierre Lureau, boulanger-brasseur à Grange -sur-Baume dans le Jura, avec sa Brasserie La Nébuleuse. Il goûte sa bière… L’idée germe d’une brasserie en cuve à Comté, les tests s’ensuivent avec des kits, et c’est le temps du diplôme agricole.
Bertrand devient officiellement agriculteur. Il s’installe à Rontalon sur 9 hectares, puis 16 de terrains cultivables, sans aide à l’horizon. Pour replacer l’histoire dans le contexte, on est en 2003, la Ferme-Brasserie La Soyeuse est la 23ème brasserie installée en Rhône-Alpes en même temps que la Brasserie de la Loire , la Brasserie du Pilat ...et la 1ère en agricole .
Je descends plus au sud ouest, en Nouvelle- Aquitaine.
« On a toujours fait comme on avait envie de faire, et notre brasserie a 24 ans, le bon âge pour faire évoluer le nom de notre brasserie, notre communication, plus que jamais en phase avec qui nous sommes » .
Stéphanie Bucaille et Sébastien Philippe affirment avec force leurs valeurs, depuis les débuts de leur activité.
Retour sur l’époque du premier brassin, la brasserie s’appelle Natural Mystic. C’est au Salon de l’Agriculture en 2001, la première bière au chanvre, brassée chez Bernard Lancelot ( le créateur de la Brasserie Lancelot dans le Morbihan ). Sébastien reprend 13 hectares de terre dans le Lot-et-Garonne et commence à produire lui-même son chanvre en 2004. Stéphanie le rejoint en 2006. Le chantier de leur brasserie en auto construction dure 5 ans, Stéphanie et Sébastien construisent eux-mêmes le bâtiment de 240 m² pour accueillir l’outil de production dans la démarche écologique qui leur est chère : charpente en bois, monomur et bottes de paille du champ de blé bio voisin. Leur premier brassin réalisé sur leur terre sort des cuves en 2018.
Depuis aujourd'hui, la Brasserie s'appelle NATURAL.
J'écoute l'épisode consacré à Stéphanie Bataille
Au Québec
Martin Thibault vous emmène sur les terres de la brassicole québécoise bio, Terre à Boire.
« La tâche est aussi impressionnante – et onéreuse – que celle d’un boulanger-pâtissier qui oserait faire pousser tous ses ingrédients, de la céréale à la gousse de vanille en passant par les raisins et ce, avant de les transformer. Terre à Boire, micro brasserie et distillerie du sud du Québec, non seulement possède cette audace, mais réussit à créer des bières et des spiritueux de grand calibre malgré les standards hyper rigoureux auxquels ils sont soumis. Cette ferme brassicole travaille ses propres terres. Des terres qui, étant donné la grande variété d’ingrédients différents à faire pousser, doivent être traitées en multiples parcelles uniques, tel un jardin segmenté de proportions gigantesques ».
Pour lire la suite de son article, ça se passe dans le prochain Mordu de la Terre à la Table ! Rendez-vous ici pour le recevoir directement dans votre boîte aux lettres en avant-première !
Vous avez une ferme-brasserie? Vous êtes vigneron et brassez des bières? Vous cultivez vos propres houblons et vos propres céréales? Faites le moi savoir en commentaires !
J'espère que ces Petites Bulles de Mordu vous plaisent !
Bon dimanche !
Crédit Photos Terre à Boire : Martin Thibault et Terre à Boire